« Toi, Moi, Tituba… » de Dorothé Munyaneza – Cie Kadidi (França)

© Dajana Lothert

« Toi, moi, Tituba… » est un solo collectif, conçu comme un voyage dans un espace-temps hybride, à la fois africain, américain, européen et caribéen, un espace de traces, de rêves, de traumatismes et de violences où tout ce qui a été caché revient à la surface.

Sorcière noire jugée lors du procès de Salem au XVIIe siècle, Tituba est le point de départ de la performance de Dorothée Munyaneza, qui aborde la question de la mémoire et de l’héritage.

Tituba est un symbole de résistance à l’oppression, mis en scène par Maryse Condé dans son livre « Moi, Tituba, sorcière… » en 1986, qui reprend certaines lignes des actes du procès. Pour lui rendre hommage, ainsi qu’à toutes les voix et à tous les corps effacés, réduits au silence et lésés par l’oppression coloniale, Dorothée Munyaneza a créé une archive corporelle capable de recueillir et de mémoriser les expériences nées de la dispersion.

Ainsi, à partir du texte de la chercheuse en philosophie féministe Elsa Dorlin sur Tituba, son arrière-grand-mère Isabelle et tant d’autres vies oubliées, la performance évolue entre ombre et lumière, brouillant la frontière entre le présent et l’absent, dans des costumes et des décors conçus par l’artiste plasticienne Sophie Coudert. Par la danse et la voix, la pièce renoue avec une mémoire résistante, dans laquelle Dorothée Munyaneza montre un corps droit et exposé qui résiste aux tentatives d’effacement. Elle est accompagnée par les voix lointaines des archives orales, fragile fil de transmission dont le compositeur et joueur de oud Khyam Allami restitue la puissance.

Billets en vente sur ticketline.pt
5€/pax | grand public
2,5€/pax | <25 et/ou >65

Ce spectacle reçoit le soutien de l’ Institut Français dans le cadre de la Saison MaisFRANÇA 2024, de la NOVA Cultura e du NEAL – Núcleo de Estudos Africanos e Lusófonos de la NOVA FSCH.