« Bibi Ha Bibi » de Henrique Furtado Vieira et Aloun Marchal

Vêtus de combinaisons moulantes, Aloun Marchal et Henrique Furtado se jaugent de la tête aux pieds, s’affrontent du regard, se campent au centre de la scène et crient du fond de leurs tripes : le défi est lancé. Face à face, dans une proximité complice et provocante, ils se préparent. Ils explorent une gamme de sons et de mouvements aux registres détonants, du combat aux jeux d’enfants les plus impertinents, des borborygmes aux chansons les plus douces, de la simple expiration aux cris bestiaux. Des mécanismes évolutifs conduisent les interprètes à aller de plus en plus loin dans leurs pratiques, à bouger leurs corps et à manifester leurs gorges. Le pas de deux glisse de la violence réglée au plaisir de la sensualité, tous deux basés (et c’est là le plus troublant) sur l’écoute, l’imitation et l’échange de mouvements. Au rythme de ces répétitions, les voix et les visages, rieurs et cruels, s’enchevêtrent, s’équipent et s’affrontent. Henrique Furtado et Aloun Marchal sont enfin prêts…