À Lisbonne, la Nuit des Idées s’insère dans le programme de

la BoCA – Biennial of Contemporary Arts,

le 17 septembre à la Culturgest

Expérimenter les limites, atteindre l’excès

La Nuit des idées, qui aura lieu à Lisbonne le 17 septembre à la Culturgest, est associée à une conférence-performance du philosophe transgenre Paul B. Preciado, « Je suis un monstre qui vous parle », intégrée au programme de la BoCA – Biennial of Contemporary Arts. Les questions soulevées par ce spectacle invitent à une réflexion sur les phénomènes contemporains de prolifération, tels que le genre, ou déterminés par une logique d’excès, tels que l’accélération et la vitesse. Le genre et l’accélération, dans leurs manifestations actuelles, relèvent tous deux de la règle de l’hypertélie, c’est-à-dire de la logique qui consiste à dépasser ses propres fins.

• 17h-19h – Performance Je suis un monstre qui vous parle de Paul B. Preciado (Grand Auditorium – GA)
• 19h-20h – O Sabor da Noite – Installation culinaire de NaMesa (Jardin)
• 20h-21h – Le genre: pluriel, scandaleusement pluriel (GA)
  • Table ronde avec Sinziana Ravini, P. Feijó et Cláudia Varejão. Cette table ronde discutera du signe « + » (traduction éloquente du « Mais ? » qui préside thématiquement à toute cette édition de la Nuit des Idées) qui apparaît à la fin de l’acronyme LGBTQI+, qui a fait l’objet d’une expansion progressive. Cette force expansive du genre qui l’emmène vers des territoires innommés en fait une puissance toujours capable de déranger les limites et les frontières, de se montrer de manière ostentatoire et donc de faire scandale.

• 21h-22h – Pause.
• 22h-23h30 – La grande escalade de l’accélération et de la vitesse (Petit Auditorium)
  • L’éloge de la lenteur – projection de trois courts métrages de la collection du Centre National des Arts Plastiques. The Working Life (Superflex, 2013), Déjà vu (Hallu) (Michel François, 2003), Provisory Object 02 e A is hotter than B (Edith Dekyndt, 2000 e 2005).

Depuis ses débuts, l’histoire du cinéma comporte des œuvres qui font l’éloge de la lenteur, privilégiant les matières et les rythmes plutôt que les actions. Le cinéma experimental L’a-cinéma, en particulier, a fait de l’espace filmique l’espace même de l’exposition des choses, de la figure humaine, sur le mode de l’énigme de la lenteur et de la durée, inventant une troisième voie cinématographique, entre documentaire et fiction. Ici, les œuvres choisies travaillent sur la lenteur, les rythmes corporels, les gestes lents du travail improductif, tout en faisant une apologie séditieuse de l’oisiveté.

• • Table ronde avec Laurent de Sutter, Jérôme Lèbre et Carla Baptista. L’accélération, l’accroissement progressif de la vitesse, est une règle dans tous les domaines de l’économie, de la politique et de la société en général. S’imposant comme irréversible, la loi de l’accélération ne prédit son contraire, la décélération, que sous la forme d’un désastre colossal. Mais du point de vue de ceux qui voient dans l’irréversibilité de l’accélération le plus grand désastre, la décélération est une hypothèse salvatrice. D’où la pertinence aujourd’hui de discuter de l’accélération et de la vitesse comme des phénomènes hyperthétiques par excellence, sans oublier le programme d’un Accelerationist Manifesto, qui a vu le jour en Angleterre en 2013.

En partenariat avec la revue ELECTRA.

Les tables rondes seront modérées par António Guerreiro.